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jeudi 25 novembre 2010

France-Afrique : vous avez dit biens mal acquis et spoliation ?

Les médias et journaux français des 10 et 11 novembre ont fait leur chou gras de la décision de la Cour de cassation de permettre à un juge d'instruction dit indépendant de pouvoir enquêter sur le patrimoine en France de trois présidents africains, dont l’un est le nôtre défunt et de leurs proches.

Si cette décision ouvre la voie aux plaintes des associations anti-corruption, jusque-là irrecevables, elle ouvre une vraie Boîte de Pandore et ce sera de toute beauté.

Pour le fils du continent que je suis cette décision est une nouvelle insulte aux Africains, plus précisément à l’Afrique Noire.

Pour le citoyen gabonais non affilié à quelque parti que ce soit,  au-delà de toute émotion, il faut en avoir plusieurs lectures.

Cette décision au-delà de ses relents de nostalgie coloniale est caractéristique de la mentalité d’esclavage de ceux qui se prennent pour les maîtres du continent, des années après la traite, l’époque coloniale et néocoloniale. Le Parti Démocratique Gabonais, cette fois, a dit et bien dit ce qu’il fallait à ce propos.

Quelle belle occasion pour la meute médiatique hexagonale (excusez de l’emprunt à Mitterrand) que cette décision qui lui permet de se ruer vers le Président Gabonais Ali Bongo Ondimba, qui n’a jamais été cité, à ce jour, personnellement dans cette affaire.

Arrivé à la tête du pouvoir qu’il exerce depuis un an donc bien après le début de la procédure, aucun acte ni preuve ne peuvent être apportés et mis à charge contre lui.

Fort curieusement ces attaques politiques en règle sous vernis juridique interviennent au moment où, prenant la France au mot, il diversifie les partenariats du Gabon afin de réaliser les plans de sa stratégie d’émergence pour le plus grand bien de tous les Gabonais.

Elles interviennent à un moment où la France de l’immigration choisie perd du terrain, chaque jour davantage partout en Afrique, au profit de pays ayant une conception et une pratique plus équitables, plus moderne et généreuse des relations bilatérales.

Au moment où de nombreux titres, articles et sites africains font état de nouveaux succès diplomatiques de notre pays en Asie avec des investissements records de nouveaux partenaires de pays émergents, au moment où Ali Bongo Ondimba, mène courageusement sa croisade contre la mal gouvernance, la corruption, les détournements au vu et au su de l’écrasante majorité de nos compatriotes et des filles et fils du continent, qui lui vouent admiration, la presse française se déchaîne à nouveau au point d’être suspecte.

La décision du Gabon d’arrêter l’exportation des grumes de bois, suivie de la décision de mise en compétition pour l’octroi de 42 plateformes pétrolières, par la procédure qui lui paraîtra idoine, cassant de fait le monopole de certains auraient-elles effarouché d’aucuns au point d’en faire un « casus belli » ?

Le niveau surprenant d’engagements et d’investissements en cours  de pays émergents au Gabon aurait-elle réveillé une certaine frilosité ?

Cette campagne est détestable et inacceptable car émanant d’adeptes de la démocratie variable et de faciès.

Et c’est là le débat de fond : une légèreté grave nourrie par le racisme.

Mesdames, Messieurs de la presse française : si vos motivations se fondent sur des principes, qu’attendez-vous pour attaquer de connivence avec vos ONG adulées tous les Chefs d’Etat du monde ? Pourquoi seulement trois ? Pourquoi seulement des Africains au teint basané ?

Qu’attendez-vous pour suggérer des enquêtes sur le patrimoine des dirigeants de votre propre pays ?

Quid des Princes arabes du Golfe qui vous ont dépossédé de vos plus beaux hôtels particuliers ou autres yachts ?

Seraient-ils des rois et roitelets trop puissants ou argentés contrairement à ces nègres d’Afrique ?

Cela a un nom : des attaques ciblées et en règle dès lors que les nouveaux « Oncle Tom » du genre Gregory Ngbwa Mintsa, le singleton black repéré et retrouvé à la torche indigène, sont instrumentalisés pour porter plainte.

Seriez-vous d’avis que l’Africain n’a encore droit qu’à vivre sur les arbres à côté des singes ?

Biens mal acquis avez-vous dit ?

Le scénario est mal écrit et piteusement interprété.

Puisque la brèche juridique est ouverte, nous autres jeunes africains et gabonais, patriotes incorruptibles, allons déposer massivement et inlassablement des plaintes contre toutes ces sociétés qui depuis des années pillent et spolient notre continent, nos richesses nationales et celles des générations futures. Aucun de ces Messieurs de la Françafrique ne sera épargné.

Nous décidons de réactiver tous les dossiers. Les diamants brilleront de nouveau.

Nous convoquerons Me Bourdon, avocat de Kadhafi car nous sommes d’accord avec lui quand il clame que la brèche permet «d’envisager le procès de ceux qui s'enrichissent au détriment de leur population depuis des décennies et qui permettra un jour la restitution de ces avoirs illégalement acquis ».

Oui Maître mais comme un principe général applicable à tous, y compris à votre ami et opposant  loser et aigri qui parcourt les rédactions, cours maraboutiques et allées et couloirs  de son appartement de Neuilly pour justifier de ses biens, puisqu’il s’est lui-même autoproclamé héritier d’Omar Bongo Ondimba sans lequel il n’aurait pas eu de compte bancaire de sa vie.

Nous convoquons à la barre la France mal acquise et la presse complice et receleuse.

Nous convoquerons toutes ces sociétés françaises qui se sont enrichies honteusement sur le dos et la sueur des gabonais et des africains, investi et constitué des patrimoines en France, en Europe et dans le monde.

Nous reprendrons à notre compte le dossier de l’uranium français au Gabon et au Niger.

Nous nous intéresserons à VEOLIA, à ses filiales qui assoiffent  nos populations, délestent nos écoles et hôpitaux et assombrissent nos villes, villages et maisons.

Nous convoquerons les activistes, intrigants et manipulateurs tapis dans quelques organisations et revêtus du manteau de prétendus militants de bonnes et nobles causes.

Que nos juridictions se saisissent  de tous ces cas!

Que la réciprocité s’applique partout sur le continent ici et maintenant !

Que nos médias enquêtent sur les biens de certains Français en Afrique qui n’ont ni respect ni amour pour notre continent et ses dirigeants.

Le débat est aussi fondamentalement politique.

Notre génération a des responsabilités nationales et continentales.
Elle ne peut plus continuer à regarder impassible et désabusée cette France mal acquise, arrogante et provocatrice sans réagir.

Nous avons le devoir d’appliquer les principes de bonne gouvernance à ceux qui les exigent de nos dirigeants sans se les appliquer.

Nous avons le droit de définir nos politiques de développement, de décider de la destination de nos avoirs et réserves monétaires, y compris hors zone franc.

Nous en avons le droit et nous déciderons de notre destin.

Laissez-nous régler nous-mêmes nos contradictions avec nos dirigeants avec nos armes que sont nos bulletins de vote.

La France a clairement dit et fait savoir à nos dirigeants qu’elle ne veut plus des africains. Elle leur demande de rentrer chez eux. Elle les traque et les rapatrie. Au nom de quoi devrait-elle continuer à s’occuper des Africains ?

La presse française a là un terreau fertile d’investigation, une fois qu’elle en aura fini avec les affaires quasi quotidiennes qui secouent le landernau politico-affairiste où elle évolue. Un os d’Afrique serait-il plus savoureux pour la meute ?

« Préjudice direct et personnel » pour « préjudice direct et personnel », l’intérêt à ester en justice est vraiment hexagonal.

Nous allons nous organiser  désormais et agir, même face à l'inertie coupable ou complice de certains dirigeants.

La brèche est ouverte, l’heure des plaintes pour spoliation, exploitation et non-assistance à Africains affamés, non éduqués et en danger a sonné.

Nous le ferons avec finesse et intelligence car nous avons peur et honte du ridicule.